Gîtes TchouTchou

Gîtes de vacances labéllisés en Bretagne près de la mer

La GareTchouTchou avant !

La ligne de « Chateaulin Camaret sur Mer »


Les chemins de fer armoricains / bretons ou Réseau Breton (RB) étaient un réseau ferré métrique (écartement des voies d'1m) complétant le réseau de la SNCF. La société exploitante s'appelait la Société Générale des Chemins de Fer Economiques qui avait un contrat de délégation d'exploitation (affermage) avec la compagnie mère des chemins de fer de l'Ouest (les grandes lignes). La ligne Châteaulin Camaret-sur-Mer ou Le Fret desservaient les gares (sur la Presqu'île de Crozon) Telgruc-sur-Mer, Tal ar Groas, Halte de Brospel, Crozon-Morgat, Perros-Poullouguen (bifurcation de la ligne – direction Le Fret ou Camaret-sur-Mer). La construction des voies a commencé avant la Première Guerre Mondiale (1910) pour une mise en service de Crozon à Châteaulin le 13 août 1923 et les autres tronçons le 14 juin 1925. Ce qui est tard dans la chronologie ferroviaire bretonne. Les premiers trains bretons circulent en 1891.
Le trajet Camaret Châteaulin de 52 km se faisait en 2 heures "juste". Premier train vers 6h, dernier train vers 18h30.

A l'époque, il s'agissait d'abord d'un transport de marchandises en importation pour les produits manquants sur la Presqu'île et à l'exportation des produits de la pêche et des denrées agricoles. La gare de Tal ar Groas voyait passer les militaires permissionnaires venus de la base aéro-navale de Lanvéoc-Poulmic.

Premier déclin sur l'embranchement du port du Fret. La gare du Fret recevait les coquilles St Jacques pêchées et quelques voyageurs embarquant pour Brest sur l'embarcadère maritime. Les coquillages et autres pêches partaient pour Paris-Orléans (gare d'Orsay à Paris) en wagon couvert  à marée. Un trafic devenu insuffisant. Dès mai 1946, le transport des voyageurs n'y est plus assuré. Seules les marchandises y circulent encore.


Petit à petit, ce sont les touristes qui ont emprunté la voie de chemin de fer n°7. Morgat et Camaret-sur-Mer étant devenus des lieux de vacances très appréciés. La ligne a connu son apogée dans les années cinquante avant de décliner très rapidement sous l'influence de la circulation automobile. La ligne a été fermée le 28 avril 1967. Les gares sont devenues des habitations (Crozon – Office du Tourisme) bien souvent.


Les anciens de Crozon regrettent la disparition de leur train ! Ils aimaient la régularité, la simplicité, la proximité...
Les rails et les traverses ont été enlevés depuis. Aujourd'hui le parcours est devenu une piste cyclable et un lieu de promenade entre Tal ar Groas et Crozon (la coulée verte). De Crozon vers Camaret ou le Fret, les randonnées sont équestres, cyclistes et pédestres avec une approche de l'étang du Kerloc'h et la richesse de sa faune. Ces circuits permettent de se déplacer rapidement sur la Presqu'île sans être confronté à la circulation routière.


Les gares de la Presqu'île de Crozon ont été conçues d'après un plan de l'architecte Julien Polti (1877-1953). Elles sont donc construites à l'identique. Elles sont surnommées les bigoudènes à cause des cheminées de granite ajourées ressemblant à une coiffe brodée des bretonnes du pays bigouden. La petite bâtisse qui précède la gare était des latrines et la lampisterie. Ensuite, la gare en elle-même avec sa salle d'attente et son guichet intérieurs. A l'étage, le logement du chef de gare. Accolé, derrière la gare, la halle couverte aux marchandises.

GITE TCHOUTCHOU

L'architecture ferroviaire de la ligne Châteaulin-Camaret Au total, la ligne Châteaulin-Camaret comprend, outre la station de Châteaulin, huit gares : Kerhillec (en Plomodiern), Plomodiern, Saint-Nic, Telgruc, Tal ar Groas, Crozon-Morgat, Le Fret, Camaret. Elle comprend également deux haltes (Perros Saint-Fiacre, Argol), quelques maisons de garde-barrière (Brospel, Telgruc, Le Fret, Saint-Nic...), deux remises pour les machines, construites à proximité des gares de Crozon et de Camaret, des stations de pompage et trois réservoirs (disparus) pour l'alimentation en eau des locomotives à Saint-Nic, Crozon et Camaret.


Le relief emprunté par la ligne n'a pas imposé la construction d'ouvrages d'art imposants tels que tunnels et viaducs mais celle de ponts en pierre ou à tablier métallique représentatifs du 1er quart du 20e siècle (pont double du Launay sur l'Aber à Telgruc, pont de Kerloc'h à Crozon, pont de Perros, pont de Saint-Drigent).


Chaque gare forme un alignement composé d'un bâtiment principal à étage (logement du chef de gare, salle des voyageurs) accolé à une halle à marchandise à toit débordant. Si la conception des bâtiments de la ligne Châteaulin-Camaret est identique à celle des autres bâtiments de la Société générale des chemins de fer économiques (même nombre de pièces, même surface, même structure), le style architectural en est original, inspiré du mouvement régionaliste, en vogue dans le 1er quart du 20e siècle.


La position excentrée de la ligne et sa vocation touristique explique ce choix esthétique qui tranche avec les autres modèles créés par la Société. Les maisons de villégiature de Morgat ont peut-être inspiré l'auteur de ces gares, Julien Polti, architecte des chemins de fer de l'Etat. L'utilisation de matériaux censés représenter le « style breton » s'inscrit dans cette mouvance régionaliste : ardoise pour le toit, granite gris clair de l'Aber-Ildut pour les soubassements, les corniches, les encadrements de baies et les pierres d'assise des pignons.


Pour la gare de Crozon qui dessert l'agglomération la plus importante de la presqu'île, un effort supplémentaire a été fait : la mise en oeuvre des murs est en moellon hexagonal de grès armoricain issu du sous-sol local. L'importante pente du toit, les pignons découverts, les hautes souches de cheminées jumelées au couvrement ajouré très stylisé, le dessin des ouvertures inspiré de l'esthétique Art nouveau donnent à ces gares un caractère unique. Ce caractère touche également les remises pour les machines des gares de Crozon et Camaret dont les silhouettes évoquent celle d'une locomotive.


Seules les haltes de Perros Saint-Fiacre et d'Argol sont conformes au type en vigueur sur le réseau Breton avec utilisation de la brique rouge pour les encadrements des baies, les chaînages d'angle et les bandeaux horizontaux.

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